Le patient et l’évolution numérique

05/02/2008

Le citoyen, aidé par un nouveau média, Internet, voit ses rapports à la connaissance évoluer. Ce dernier, parfois patient, profite ainsi des réseaux (qu’ils soient techniques comme Internet, ou sociaux) et de son afflux d’informations concernant la santé. Son rapport à la connaissance change et c’est le monde médical complet qui est en train d’évoluer. Chaque individu peut se positionner dans un cercle vertueux et qui peut expliquer l’activité toujours plus importante autour de la santé – qui suit les modes du web avec sa dénomination santé 2.0 ou health 2.0 !

Le patient au centre d'un cercle virtueux

Le patient s’informe

Le patient parfait sa culture médicale jour après jour grâce à de nombreux sites d’informations. En effet, depuis quelques années, des sites internet de plus en plus conviviaux sont apparus expliquant les informations médicales. Parmi eux, nous trouvons bien sûr wikipedia, doctissimo, ou des sites plus ciblés comme radiopaedia.org sur la radiologie. Le patient peut donc passer d’une totale ignorance des pathologies qui le concernent à une connaissance toujours plus pointue. Son rapport avec le médecin tend donc à se métamorphoser puisqu’il est plus en mesure de comprendre, questionner, suggérer voire contredire ce que son praticien lui comte sur son état. Cependant, s’il est mieux informé, le patient n’en devient pas plus médecin, comme le souligne Dominique Dupagne. Ce dernier insiste également sur la nécessaire attitude positive que les professionnels se doivent d’adopter face à ce bouleversement culturel.

Des réseaux sociaux se créent

Complétant les sites d’informations, les réseaux sociaux créent de la dynamique pour les patients. Les échanges comblent le sentiment d’isolement et, en partageant des situations pas toujours simples, permettent potentiellement de mieux affronter une maladie en se sentant soutenus. Plusieurs sites existent déjà aux États-Unis (voir le point sur le sujet fait par Denise Silber dans lequel elle cite notamment dailystrength ou PatientsLikeMe). En France, ces sites sont plutôt construits autour de forums, moins web 2.0, comme par exemple, atoute ou médicalistes. Ils n’en constituent pas moins l’étape suivante dans le rapport du patient aux outils communicants. Après l’information, la communication.

Le patient peut gérer ses données médicales

Le patient s’approprie ce nouveau média. Cette compréhension globale des notions médicales et des usages internet qui y sont liés sont une condition préalable au déploiement d’autres outils tels que les dossiers médicaux en ligne, qu’ils soient de spécialité ou non. Car comment le patient pourrait administrer ou co-administrer avec un professionnel de santé, son dossier patient si tous ces concepts lui sont étrangers ? Plus à l’aise avec ces outils de communication, le patient peut mieux appréhender les avantages et les limites des divers dossiers : DMP, dossier de pharmacie, de vaccinations, etc.

Les services se développent

Mieux informé, potentiellement structuré en réseau et maîtrisant ses informations médicales, le patient peut être plus actif et utiliser des services (comme ceux récemment ouverts par l’assurance maladie) ou solliciter la création de nouveaux services, comme par exemple la possibilité de prendre un rendez-vous directement depuis le site web d’un établissement de santé ou d’un spécialiste.

Il s’agit bien sûr d’un cercle vertueux. Charge au patient d’y rentrer ou non. Mais profiter de tous ces nouveaux moyens de communication et de partage de la connaissance permet naturellement de mieux comprendre sa santé et, en utilisant la maturité du web, d’utiliser pleinement les services de demain, voire de solliciter la création de nouveaux services.

Face à ces changements côté patient, les professionnels de santé devront nécessairement revoir leur façon de dialoguer avec leurs patients. Ils devront intégrer leurs nouvelles connaissances. Ils pourront ainsi les exploiter pour aller plus loin dans le traitement des pathologies, et gagner en efficacité. Cependant, comme le soulignent Denise Silber et Dominique Dupagne, une rupture des rapports patient/médecin devra nécessairement se produire !